(Docteur de la Bible, Derek Prince, né en 1915 en Inde, décédé en 2003 à Jérusalem)
La sorcellerie est le nom générique employé pour désigner le moyen par lequel les hommes entrent en contact avec les anges de Satan. Nous pouvons dire, en ce sens, que c’est la religion de l’humanité déchue. Elle peut revêtir différentes formes, et donner lieu à des cérémonies variées; elles n’en ont pas moins un trait commun: ce sont toutes des voies d’accès pour entrer en contact avec des êtres spirituels démoniaques. Il existe beaucoup de cérémonies différentes; certaines sont parfois sensuelles, cruelles ou profanatrices. Ce que les hommes, à travers les âges, ont pu commettre pour gagner la faveur de Satan et de son royaume est vraiment épouvantable. Ces formes d’adoration sont innombrables sur terre. Où que vous alliez dans les sociétés à caractère primitif, vous trouverez toujours un sorcier, et peu importe le nom particulier qu’on lui donne.
C’est ainsi qu’il y a une connexion directe entre la rébellion et la sorcellerie. Lorsque je parle de rébellion, je veux dire rébellion envers Dieu. C’est ce qui ressort très clairement de:
1 Samuel 15,22-23: Samuel dit: L’Eternel trouve-t-il du plaisir dans les holocaustes et les sacrifices, comme dans l’obéissance à la voix de l’Eternel ? Voici, l’obéissance vaut mieux que les sacrifices, et l’observation de sa parole vaut mieux que la graisse des béliers. Car la désobéissance est aussi coupable que la divination, et la résistance ne l’est pas moins que l’idolâtrie et les théraphim. Puisque tu as rejeté la parole de l’Eternel, il te rejette aussi comme roi.
Ce sont les mots prononcés par le prophète Samuel contre le roi Saül, après que celui-ci s’est rebellé. Il avait refusé d’obéir aux injonctions particulières, et aux consignes que Dieu lui avait fait connaître par le prophète Samuel. Dans ce passage, Samuel lui livre la façon dont Dieu estime sa conduite:
Samuel fait deux comparaisons. La rébellion est la sœur jumelle de la sorcellerie, l’obstination est la sœur jumelle de l’idolâtrie. Voici la façon dont une personne obstinée est une personne idolâtre: elle fait de ses opinions personnelles des idoles, ce qui est une forme d’idolâtrie. Il est très intéressant de voir notre attitude dans l’église aujourd’hui. Nous n’acceptons pas les ivrognes ou les personnes à la conduite ouvertement immorale. Mais combien de personnes obstinées trouvons-nous dans l’église? Pour Dieu, elles sont idolâtres. Nous ne pourrions accepter que quelqu’un vienne dans notre église avec une idole de bois, se prosterne et l’adore au vu et au su de tout le monde. Ce serait pour nous intolérable. Pourtant, et c’est bien regrettable, nous tolérons énormément de gens obstinés. Souvent, nous les laissons repartir comme ils sont venus…
Samuel compare également la rébellion à la divination. C’est ici un point très important. La racine de la sorcellerie est la rébellion. Là où se trouve la rébellion, la sorcellerie n’est pas loin. J’ai appris cette leçon au travers du ministère de délivrance. J’ai appris par exemple que, si une personne a besoin d’être délivrée d’un esprit de sorcellerie, presque systématiquement il lui faut aussi être délivrée d’un esprit de rébellion. L’inverse est aussi vrai. Si vous trouvez un esprit de rébellion, vérifiez s’il n’y a pas également un esprit de sorcellerie. Ils sont très proches l’un de l’autre.
Je vais tenter de vous expliquer simplement comment tout cela fonctionne. La rébellion est un acte de rejet de l’autorité légitime de Dieu, tout comme le roi Saül a rejeté l’autorité de la parole de Dieu. Vous ne pouvez cependant vivre longtemps sans autorité. C’est pourquoi, si vous n’avez pas l’autorité légitime, c’est l’illégitime qui prendra sa place. Et, si vous avez une autorité illégitime, celle-ci doit être soutenue par un pouvoir illégitime. Le pouvoir illégitime qui sous-tend la rébellion, c’est le pouvoir de la sorcellerie. Là où vous discernez que s’exerce une autorité illégitime, préparez-vous à rencontrer la sorcellerie.
Revenons un instant à l’histoire du roi Saül que nous avons étudiée plus haut. Il avait désobéi à l’ordre de Samuel d’exterminer tous les animaux capturés, et il avait gardé en vie, selon ses propres mots, les plus belles bêtes pour les offrir à Dieu. Dieu dit: « Tes sacrifices ne m’intéressent pas, car ils sont le fruit de ta désobéissance. » Saül lui-même, en tant que roi d’Israël, avait chassé toutes les sorcières du pays d’Israël. Juste avant sa mort, désespéré de ne plus entendre la voix de Dieu, il s’était mis à la recherche d’une sorcière. Ce n’est pas par hasard; il y a un lien de causalité, et je tiens à le souligner. Quand la rébellion est là, tôt ou tard se manifestera la sorcellerie. Encore une fois, dès qu’il est question de s’attaquer à la sorcellerie, au surnaturel satanique ou à l’occultisme sous toutes ses formes, il faut également s’occuper de la racine, c’est-à-dire la rébellion.
La sorcellerie est la tentative de contrôler les gens pour leur faire faire ce que l’on veut, par le biais de tout esprit qui n’est pas le Saint-Esprit. Si une personne a un esprit, et qu’elle l’utilise à ses fins, il ne s’agit pas du Saint-Esprit, car le Saint-Esprit est Dieu, et personne n’utilise Dieu.
Dans Galates 5:19-21, Paul énumère les oeuvres de la « chair » (de la nature pécheresse); parmi elles, il cite « l’idolâtrie et la sorcellerie » ou « l’idolâtrie et la magie ».
Cette nature se manifeste souvent, même dans l’enfance, par des efforts pour contrôler les autres. Nous nous sentons en sécurité si nous contrôlons les autres. Dieu, au contraire, ne cherche jamais à nous contrôler; il respecte le libre arbitre de chacun d’entre nous même s’il nous tient pour responsables de la façon dont nous utilisons cette liberté.
Ce désir s’exprime par trois moyens: la manipulation, l’intimidation et la domination. Le but est la domination. Ceux qui reconnaissent être plus faibles que ceux qu’ils cherchent à contrôler ont tendance à manipuler; ceux qui se sentent plus forts tendent à intimider. Mais le but final est le même: dominer (c’est-à-dire contrôler les autres et les faire agir comme nous le voulons).
Lorsque mes yeux se sont ouverts à ce sujet, j’ai compris que mon église était remplie de sorcellerie. En effet, beaucoup de personnes veulent voir les autres faire certaines choses, et elles utilisent beaucoup de moyens pour parvenir à leurs fins. La plupart d’entre elles ne réalisent pas ce qu’elles sont en train de faire. Je voudrais souligner les trois visages de la sorcellerie. Tout d’abord, c’est une oeuvre de la chair, ce que beaucoup ne réalisent même pas; ensuite, c’est une puissance spirituelle mauvaise; enfin, c’est une puissance agissante au sein de l’église.